Espoirs

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dimanche 11 mars 2012

Soixante mille

De Lyon à Avignon, dans la vallée la plus nucléarisée de France et probablement du monde, nous étions soixante mille à nous tenir par la main. Pour faire La Hague/Cadarache, faudrait être combien?

Dix fois plus...

mercredi 15 février 2012

Demain, il enlève le bas

Jamais un teasing n'aura été aussi bavard. Journaux, radios, télés, nous harcèlent avec la "révélation" attendue. Vais-je en rajouter? ma foi, le moins possible.

Simplement vous rappeler une inoubliable campagne publicitaire, qui date désormais de 30 ans. Et vous faire observer qu'après s'être longuement fait admirer de face, c'est de dos que la donzelle a terminé sa campagne. Avec ce slogan qui prend tout son sel en ce moment:

« Avenir, l'afficheur qui tient ses promesses »

dimanche 2 octobre 2011

Réponse à une devinette

Le 21 juillet dernier, je vous posais une devinette. . Il est temps de donner la solution à mes innombrables lecteurs qui s'en soucient peu:

Ce texte vient de Chine. Il est extrait d'un article paru dans le Monde Diplomatique de juillet 2011, une double page centrale, 14 et 15, rédigée par quatre chercheurs du département de sociologie de l'Université de Pékin qui s'appuient sur les travaux d'un groupe plus large de sociologues appartenant à ce département. Ils réclament des réformes dans leur pays, critiquant à la chinoise, c'est à dire avec modération et fermeté, la façon dont les autorités du pays traitent actuellement les mouvements sociaux nombreux et importants qui ont lieu là bas. Ils essaient de poser les bases de ce que nous pourrions appeler une démocratie respectant la voix du peuple (non, hélas, ce n'est PAS un pléonasme). Le ton et le contenu sont assez étonnants, car ils donnent de la Chine une image fort éloignée de celle que nous en avons à travers le filtre de nos "informations". A plusieurs reprises, en lisant cet article très long et très argumenté, je me suis dit qu'on pourrait, chez nous, en prendre un peu de la graine.

La manière dont ces chercheurs ménagent, sur la forme, la fierté de leurs dirigeants, tandis que sur le fond, ils sont d'une précision et d'une fermeté implacables m'a laissée perplexe. On peut, en Chine, écrire cela? On peut le publier dans plusieurs revues, le diffuser largement sur internet, le faire publier dans une revue étrangère? Ça aussi, ça donne de la Chine une image inattendue. Il se passe là-bas des choses dont nous n'avons aucune idée. Ce mélange paradoxal de prudence et de hardiesse, cette pertinence, la qualité de la réflexion, tout est surprenant.

Une chose m'a fait sourire: dans le second paragraphe, qui parle de l'existence d'intérêts "particuliers et donc divergents", ils glissent qu'il existe "encore" une grande différence entre les groupes sociaux. Trop mignon, cet "encore", cette concession, ce tribut payé à l'orthodoxie. Il est peu probable qu'ils soient dupes: au niveau de réflexion où ils se trouvent, il n'a pas pu leur échapper que les différences entre groupes sociaux ne sont pas vraiment en train de s'atténuer. Mais bon, ne fâchons pas inutilement l'interlocuteur. Faisons comme si le but le plus cher de nos dirigeants aimés était l'égalité des groupes sociaux, de leurs ressources financières et de leurs moyens d'expression.

Bien sûr, je ne veux tirer de ceci aucune conclusion sur ce qui se passe en Chine. Le pays est immense, les tendances les plus contradictoires s'y expriment, les actions les plus destructrices s'y déploient, bien malin qui pourrait y lire un avenir quand nous ne savons même plus ce que sera le nôtre. Je prends cet article comme une petite fissure à travers laquelle on voit un pti bout de réalité. Je n'en demande pas plus.

Il sera prochainement disponible en version intégrale sur le site du Diplo, ne le manquez pas.

vendredi 30 septembre 2011

Ça commence comme ça:

C'est incroyable, ils sont en train de recommencer. Nos gouvernements offrent gratuitement encore plus d'argent des contribuables aux banques!

Il est absolument nécessaire de renflouer la Grèce afin de sauver la Grèce, sauver l'Europe et sauver l'euro. Mais l'actuel plan de sauvetage financier prévoit que nous, les contribuables, renflouions les banques à hauteur de 90% de leurs placements hasardeux. Les Grecs ne reçoivent pas un centime, et nous donnons d'énormes montants aux riches banquiers. Pire encore, près de 30% de notre argent ira aux spéculateurs qui vont faire d'énormes profits en spéculant sur le sauvetage financier!

Ma foi, on avait bien compris que "Sauver la Grèce" c'était pas sauver les Grecs. Mais que faire?

Je reçois de temps en temps des alertes pétition d'Avaaz.org. Je signe rarement. Toutes ces pétitions... c'est facile, suffit de cliquer... mais à quoi bon? Qui s'en soucie? De temps en temps, ça me gonfle trop, alors je signe, je clique, je confirme, j'oublie. Vous aussi, peut-être?

Cette fois, j'en rajoute un peu, en faisant suivre. Qui sait? Ce qui m'a décidée, c'est que sur le site apparaît une nouvelle signature toutes les deux secondes. Et que ça vient de partout. D'Italie, d'Espagne, d'Allemagne, de Bulgarie, d'Estonie... et de Grèce bien sûr.

Voici le lien. Allez voir, au moins.

jeudi 21 juillet 2011

Une devinette en six points

Je soumets à votre réflexion et à votre sagacité ce texte dont je dirai plus tard d'où il vient et où je l'ai trouvé. Ceux qui le reconnaîtront, parce qu'ils ont les mêmes lectures que moi, chuuuuut! Par contre, je dois à l'honnêteté de préciser que j'ai censuré un mot, un tout petit mot, anodin en lui même, mais qui donnait un indice précieux. Héhé... vous voilà intrigués, j'espère.

1- Un premier dispositif permettrait l'accès à une information ouverte, transparente, complète, objective, grâce à laquelle les citoyens pourraient comprendre les revendications des différentes couches concernées et prendre en temps voulu les décisions d'intérêt public tout en garantissant les intérêts des parties. Ce mécanisme instaurerait les principes d'une circulation publique de l'information sur les affaires communes et garantirait le droit à l'information, allant de l'accès à la lecture des documents non classifiés à la participation aux audiences publiques.

2- Le deuxième contribuerait à mettre en cohérence les revendications liées aux intérêts particuliers et donc divergentes. Dans la mesure où il existe une grande différence entre les groupes sociaux quant aux ressources financières et aux moyens d'expression dont chacun dispose, une organisation collective de l'expression, de la communication et de la négociation serait évidemment favorable à la défense des couches les plus vulnérables. L'expérience montre que, lorsque les intérêts ont été mis en cohérence, il est plus facile de parvenir à une solution par un processus de négociation et d'arbitrage.

3- Il faudrait établir un système adéquat permettant aux citoyens de s'exprimer de façon efficace, d'augmenter la participation du public dans certains domaines comme les auditions, l'expression d'opinions, la supervision, les réunions de compte-rendu sur toutes les questions d'intérêt général. En même temps, il conviendrait de garantir l'expression des demandes dans les médias de masse.

4- Un autre dispositif viserait à mettre en place des moyens de pression. Actuellement, les groupes sociaux aux ressources financières importantes disposent de moyens de pression pour défendre leurs intérêts; les groupes vulnérables devraient, eux aussi, disposer d'un réel mécanisme de pression - dans un cadre légal évidemment.

5- Un dispositif de consultation et de négociation serait créé, grâce auquel les groupes sociaux pourraient parvenir par eux-mêmes à la résolution des difficultés, de façon juste et efficace. La société ferait ainsi ses premiers pas vers une autogestion, une autorégulation. A ce moment, le gouvernement n'aurait plus à intervenir dans ces affaires, ce qui réduirait d'autant le fardeau de l'administration et le coût de ses dépenses. Dès maintenant il est urgent d'établir le principe de négociation entre les parties représentant le capital et le travail.

6- Un dispositif de médiation et d'arbitrage serait instauré pour tous les cas où les deux parties opposées ne parviendraient pas à trouver un compromis. Et le rôle d'arbitre final dans ces circonstances doit revenir au gouvernement et aux instances judiciaires. Dans le cadre d'un système de ce type, le gouvernement, même s'il n'a pas à s'immiscer directement dans ces affaires pour tout régler, peut en revanche jouer un rôle institutionnel pour faciliter les négociations et, en fin de compte, se porter garant du résultat final.

Pour être efficaces, ces six mécanismes devraient s'articuler les uns aux autres et fonctionner simultanément.


*** Ajouté le 2 octobre: cliquez pour avoir la réponse.

mardi 24 mai 2011

L'Espagne nous tend la main

Traduction du Manifeste de la Puerta del Sol (par Jean-Paul Brodier). J'ai trouvé ça sur le blog de Fabrice Nicolino, je suppose qu'on peut aussi le trouver ailleurs.

Nous sommes des gens ordinaires. Nous sommes comme vous : des gens qui se lèvent chaque matin pour étudier, travailler ou trouver un emploi, des gens qui ont une famille et des amis. Des gens qui travaillent dur pour procurer un avenir meilleur à ceux qui les entourent.

Certains parmi nous se considèrent progressistes, d’autres conservateurs. Certains parmi nous sont croyants, d’autres non. Certains parmi nous ont des idéologies bien définies, d’autres sont apolitiques, mais nous sommes tous inquiets et en colère au sujet du paysage politique, économique et social que nous voyons autour de nous : corruption parmi les politiciens, les hommes d’affaires et les banquiers qui nous laissent sans recours et sans voix.

Cette situation est devenue la norme, une souffrance quotidienne, sans espoir. Mais si nous assemblons nos forces, nous pouvons la changer. Il est temps de changer les choses, temps de construire ensemble une meilleure société. C’est pourquoi nous affirmons fortement que les priorités de toute société avancée doivent être le progrès, la solidarité, la liberté de la culture, la durabilité et le développement, le bien-être et le bonheur des peuples.

Voici des vérités inaliénables auxquelles nous devrions nous attacher dans notre société : le droit au logement, au travail, à la culture, à la santé, à l’éducation, à la participation à la vie politique, à la liberté du développement personnel, les droits des consommateurs pour une vie heureuse et en bonne santé.

L’état actuel de notre gouvernement et de notre système économique ne se soucie pas de ces droits et de beaucoup de façons s’oppose au progrès humain.

La démocratie appartient au peuple (demos = peuple, kratos = force), cela signifie que le gouvernement est composé par chacun de nous. Toutefois, en Espagne, la majorité de la classe politique ne nous écoute même pas. Les politiciens devraient porter notre voix aux institutions, permettre la participation des citoyens à la politique par des canaux directs qui apportent les plus grands bénéfices à l’ensemble de la société et non pas s’enrichir et prospérer à nos dépens, à l’écoute exclusive de la dictature des principales puissances économiques, ni les maintenir au pouvoir dans un bipartisme conduit par les acronymes inamovibles PP & PSOE.

L’appétit de puissance et d’accumulation de quelques-uns crée les inégalités, les tensions et les injustices, lesquelles conduisent à la violence, que nous rejetons. Le modèle économique anti-naturel et obsolète pousse la machine sociale dans une spirale de croissance qui la consume elle-même, enrichit quelques-uns et plonge les autres dans la pauvreté. Jusqu’à l’effondrement.

L’intention et l’objet du système actuel est l’accumulation d’argent, sans égard pour l’efficacité ni le bien-être de la société. Gaspillage des ressources, destruction de la planète, création de chômage et de consommateurs malheureux.

Les citoyens sont les rouages d’une machine conçue pour enrichir une minorité qui ne tient pas compte de nos besoins. Nous sommes anonymes, mais sans nous rien de cela n’existerait, parce que nous sommes les moteurs du monde.

Si, en tant que société, nous apprenons à ne pas confier notre avenir à une économie abstraite, qui ne restitue jamais les bénéfices à la majorité, alors nous pouvons mettre fin aux mauvais traitements dont nous souffrons tous.

Il faut une révolution éthique. Au lieu de placer l’argent au-dessus des êtres humains, nous le remettrons à notre service. Nous sommes des gens, pas des produits. Je ne suis pas le produit de ce que j’achète, pourquoi je l’achète et à qui je l’achète.

Pour tout ce qui précède, je suis indigné. Je pense que je peux le changer. Je pense que je peux aider. Je sais qu’ensemble nous pouvons. Je pense que je peux aider.

Je sais qu’ensemble nous pouvons.

jeudi 12 mai 2011

Doubler en dix ans?

« Nous ne réglerons pas les problèmes de la faim et du changement climatique en développant l’agriculture industrielle sur de grandes plantations », affirme Olivier De Schutter. « Il faut au contraire miser sur la connaissance des petits agriculteurs et sur l’expérimentation, et améliorer les revenus des paysans afin de contribuer au développement rural. Un soutien énergique aux mesures identifiées dans le rapport permettrait de doubler la production alimentaire dans les 5 à 10 ans dans des régions où la faim sévit. La réussite de la transition à mener dépendra de notre capacité à apprendre plus vite des innovations récentes. Nous devons aller vite si nous voulons éviter une répétition continue des crises alimentaires et climatiques au cours du 21ème siècle. »

Je cite Fabrice Nicolino qui lui-même cite un rapport rendu à l'ONU par Olivier De Schutter, Rapporteur Spécial depuis mai 2008 sur le droit à l’alimentation, nommé par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.

Du coup, je crée une nouvelle catégorie, "Espoirs", sur mon blog.