Cancers et environnement

Vous trouverez l'article complet sur le site de l'hebdomadaire "La Vie", sous le titre "L'omertà se fissure",

Ce jeudi 25 février, un collectif de jeunes étudiants lance un appel de la jeunesse "pour que cesse l'augmentation du nombre des cancers et pour que le lien entre l'environnement et la santé soit mieux considéré". Mais il y a bien longtemps que cette fameuse "omertà" (de quelle mafia nous parle-t-on?) aurait dû se "fissurer", voire carrément se désintégrer si les informations, celles qui nous intéressent vraiment, celles qui concernent notre vie même, étaient correctement répercutées par ceux qui en ont la mission.

Le "Grenelle de l'environnement" en 2007, s'était fixé comme objectif de "réduire de moitié l'usage des pesticides en dix ans, si possible". La modestie de l'objectif ("réduire de moitié") et le délai ("en dix ans") ferait sourire s'il ne s'agissait pas de nos vies, de celles de nos enfants et petits enfants. Mais le "si possible"? Que penser de ce "si possible" qui réduit à rien le timide engagement précédent? Si possible signifie, hélas, si les fabricants de poison veulent bien nous laisser faire. Et pourquoi ils le voudraient? Leurs résistances passées nous ont bien prouvé que c'est une douce rêverie de l'imaginer.

L'abstention des journalistes (sauf quelques-uns), la lâcheté des politiques, on pourrait les comprendre. Mais que dire du silence des syndicats? Car ces poisons qui pourrissent notre environnement, leurs premières victimes sont ceux qui les fabriquent. Puis ceux qui les utilisent "en grand" dans leur activité professionnelle. La "défense de l'emploi" au péril de leurs vies? Perdre sa vie, au sens propre, à la gagner? Qui accepterait ce marché de dupes s'il était clairement posé? Les travailleurs de l'amiante, qui ont commencé de mourir par milliers et qui vont continuer longtemps auraient-ils été d'accord pour garder à tout prix leur emploi avec de telles perspectives?

N'est-il pas temps de reconsidérer drastiquement notre manière de vivre et de produire? Et d'abord d'exiger, de nous procurer par tous les moyens, une information fiable et honnête sur ces poisons qui nous entourent, sur ces empoisonneurs qui nous gouvernent?

Commentaires

1. Le lundi 1 mars 2010, 12:16 par fanchon

Les craintes peuvent être largement - et longuement - partagées : une de mes amies est morte à 65 ans, alors qu'elle avait juste eu le malheur d'habiter petite fille dans le pavillon de ses parents, son père étant gardien d'un site de production d'amiante !