La chienlit, c'est lui!

En 1968, De Gaulle avait parlé de "chienlit". Ça veut dire chiendent, une herbe particulièrement envahissante et tenace, qui pousse ses rhizomes sous la terre et ressurgit à l'endroit où on ne s'y attend pas, belle image. Nous, on connaissait pas ce mot, j'étais pas jardinière à l'époque, on pensait que ça voulait plutôt dire qu'on était de la merde à ses yeux. D'ailleurs, c'était peut-être bien ce qu'il voulait dire, son erreur et la nôtre se donnant la main. Une belle affiche sérigraphiée était sortie de l'atelier d'artistes qui nous a laissé de nombreuses oeuvres, futées, drôles, impertinentes, et d'un graphisme reconnaissable entre mille.

En cherchant des reproductions de cette affiche, je m'aperçois que d'autres ont eu une idée voisine de la mienne. Le pastiche de cette affiche mythique avec, en bas à droite, une silhouette cornue et connue. Ça me fait rire, mais c'est pas exactement ce que j'avais en tête.

J'en ai marre de ce mot de "casseurs" qu'on nous sert à toutes les sauces avec des mines horrifiées. Ces jours-ci "on" a cassé, beaucoup, du jeune, du manifestant, on a cassé des êtres humains dont certains gravement. Ce "ON" là , il était casqué, abrité derrière un bouclier transparent, avec à la main une matraque, un flash ball, un lance grenade. Il n'était pas cagoulé (quoique...).

Donc, voilà ce que je voulais dire, que j'ai déjà dit, mais il faut le répéter:

Les casseurs, c'est eux!