Allaiter? Je veux pas!

Vous avez décidé de ne pas allaiter votre enfant, vous avez vos raisons pour ça, rien à dire. Un médicament va vous aider. la montée de lait, ça peut faire mal, on n'aime pas avoir mal. On va vous prescrire, en prévention des possibles inconvénients, une molécule, la bromocriptine. Plus connue sous son nom de marque, le Parlodel°.

Vous ignorez, bien sûr, ce n'est pas à vous de la savoir, que ce médicament est incriminé dans des accidents de santé rares, mais potentiellement graves. La possibilité d'un choc de type "collapsus", dont la fréquence, difficile à estimer, pourrait se produire dans un cas sur 500, est évoquée dans la revue Prescrire dès février 1981.

Je vous passe tous les articles intermédiaires, ça finirait par vous ennuyer. Le Parlodel continue pourtant à être utilisé largement dans de nombreuses maternités, ainsi que d'autres marques de la même molécule ou des molécules voisines et tout aussi préoccupantes: on signale "un nombre important d’effets indésirables graves voire mortels, notamment cardiovasculaires et neurologiques".

Bon (non, pas bon du tout!).

D'autant que l'article (Prescrire, Novembre 2010) souligne que l’absence d’allaitement, sans autre intervention, occasionne rarement des complications sérieuses.Quand des douleurs (40 % des femmes) ou une inflammation des seins (10 % des femmes) surviennent, le paracétamol et des moyens non médicamenteux suffisent en général à soulager.

Dans un article en libre accès sur la question de la pharmacovigilance, la même revue Prescrire vous donne un conseil de bon sens: "... toujours penser en termes de balance bénéfices-risques (...) : pourquoi prendre le moindre risque quand il n'y aucun bénéfice tangible démontré?

Commentaires

1. Le mercredi 22 décembre 2010, 16:13 par malijaï

C'est toujours le même principe qui prévaut : aller au plus rapide et donc à ce qui rapporte le plus. Combien de temps passera le médecin à expliquer que tel produit n'est pas utile, en plus au risque de perdre un patient mécontant parce que parti sans ordonnance. Pareil pour les rhumes et autres bobos que la plupart ont du mal à supporter, traité pas traité ça dure 1 semaine ... Toute molécule efficace a un effet toxique quelque part. Il faut donc toujours évaluer le rapport cout/bénéfice et apprendre à vivre avec nos bobos somme toute minneurs. En plus, tout comme le Mediator pour les régimes, le Parlodel est utilisé ici pour ces effets secondaires (c'est d'abord un antiparkinsonien). Restons vigilants et informont le plus de monde possible.

2. Le mercredi 22 décembre 2010, 23:43 par daphnenuphar

Ma grande de 5 ans n'a eu qu'une fois des médicaments : double otite+bronchite=antibios. Elle avait 8 mois. ça m'a énervée.

Ensuite, je suis allée chez l'homéopathe. Depuis, elle n'est soignée QUE par homéopathie (à part pour la scarlatine, là...). Pour le reste (rhino, bronchites, otites, laryngite, gastro...), je ne lui ai jamais redonné autre chose que des granules!

Idem pour la petite de 1 an, également soignée qu'avec de l'homéo...

C'est drôle comme les gens ne supportent plus d'avoir la goutte au nez, de perdre du temps à se reposer quand on est malade, de se laver le nez au serum phy, de se laver les mains de façon préventive etc... On dirai que les médicaments sont utilisés pour des raisons de confort! Alors en plus, si non seulement ils ne font rien, mais sont toxiques, autant la supporter, la goutte, non?

3. Le mercredi 22 décembre 2010, 23:44 par daphnenuphar

je parlais de la goutte au nez, pas de la goutte de lait, hein...

4. Le jeudi 23 décembre 2010, 18:53 par Hypathie

La lecture des deux billets sur l'allaitement montre surtout que les femmes font d'excellentes cibles : a-t-on un nouveau produit (médicament, lait maternisé...) à vendre, une nouvelle tendance à promouvoir, des places à libérer dans les entreprises ? (je fais mon mauvais esprit là) Et hop, on dit aux femmes ce qu'elles doivent faire et on s'arrange pour traiter celles qui n'obtempèrent pas en ennemies de la société. Grave, grave. Les modes se suivent, les diktats aussi, peu importe que ceux d'aujourd'hui contredise ceux d'hier !

5. Le vendredi 24 décembre 2010, 14:23 par cultive ton jardin

Pour ce qui est des femmes, on exige d'elles "tout et son contraire", non seulement successivement (ce qui serait déjà les prendre pour des billes) mais simultanément, quoi que tu fasses, tu es en défaut!

Pour ce qui est des médocs, nous avons subi un sacré lavage de cerveau: quand ma fille aînée était en crèche (années 70), le médecin de la crèche lui avait collé, pour un rhume, une semaine d'antibio. Puis une seconde semaine, la première ayant été, et pour cause, inefficace. Là, j'ai quand même osé me rebiffer. Pas facile: "Si vous refusez de "soigner" votre enfant (bouton n° 1: culpabilisation) nous ne pourrons plus vous le garder (bouton n°2, nécessité fait loi).

Aujourd'hui, je suis effarée de voir les "boites à médoc" des personnes âgées. Pas étonnant que pendant la canicule de 2003 certains sont morts de ça!

6. Le samedi 1 janvier 2011, 13:41 par olympe

je vous souhaite une bonne année. au jardin bien sur, mais pas que

7. Le samedi 1 janvier 2011, 15:23 par cultive ton jardin

Merci. Au jardin, je sais comment faire pour qu'elle soit bonne, même si tout ne dépend pas de moi. Ailleurs... c'est moins évident... cherchons ensemble!