Trombinoscope

J'avais accordé une attention très superficielle aux élections cantonales. Comme je l'ai dit ailleurs, contrairement à ces catholiques qui se disent "croyants, mais pas pratiquants", je suis en matière de religion électorale pratiquante mais non croyante. Or, je viens de recevoir le numéro de mai de la revue de "mon" conseil général. Un magnifique trombinoscope en couverture. La nouvelle assemblée départementale. Et là, ça me frappe comme une gifle: des mecs, rien que des mecs. J'y crois pas. Je vérifie et je compte. Soixante photos. Huit photos de femmes.

On peut rajouter que nombre d'entre eux ont bien sûr dépassé la cinquantaine, et que, côté minorité "visible", comme ils disent, c'est plutôt invisible.

ET C'EST POUR ÇA QUE J'AI VOTÉ!

Commentaires

1. Le mardi 10 mai 2011, 17:32 par Hypathie

Bin dis donc, on reçoit la même chose ! Je viens de recevoir mon "bulletin conseil général" avec des mecs blancs et valides en couverture ; je parierai qu'ils sont tous.... hétéros aussi, mais bon là je n'ai pas la preuve ! 53 élus : 10 femmes.
Un courrier bien senti est sous presse...

2. Le mardi 10 mai 2011, 23:12 par cultive ton jardin

Hélas, non, on reçoit pas la même chose: tous les conseils généraux ont fait pareil. Un homme, une femme. Le mec titulaire, la femme suppléante.

3. Le mercredi 11 mai 2011, 11:44 par usclade

Oups, j'avais déposé hier un commentaire ironique sur le sujet mais je ne le vois pas... Fausse manip ou suppression?

Je disais qu'effectivement, cette nouvelle formule de suppléance avec obligation de mixité était officiellement destinée à éviter les élections anticipées en cas de décès du titulaire, et de manière opportune une façon de réaliser la parité... Sauf qu'effectivement dans la réalité, il faudra attendre les infarctus par centaines de ces messieurs pour voir les femmes les remplacer.
Une conception de la parité étrange : le partage posthume. L'homme veut bien céder son fauteuil à une femme, mais après sa mort...

Quant aux minorités visibles institutionnellement invisibles, j'imagine qu'elles passeront après la vague de féminisation, et qu'on parlera de prorata représentatif de la population pour éviter de prononcer le mot quota...

4. Le mercredi 11 mai 2011, 13:50 par cultive ton jardin

Fausse manip plutôt, mon anti-spam n'est pas coupable et moi non plus.

Le scrutin uninominal (un élu par canton, c'est plus facile de faire paritaire sur une liste) porte une part de la responsabilité.

Personnellement, je ne plaide pas pour les quotas, je considère que cette dramatique sous représentation de ceux qui ne sont ni mecs, ni blancs, ni vieux (disons "mûrs" pour ne pas vexer) est un reflet terrible de la société en général, mais surtout de ce qui se passe dans le monde politique et dans les partis.

Mettre des quotas n'est peut être pas complètement inutile, mais c'est quand même un peu casser le thermomètre pour faire tomber la fièvre. Car il s'agit bien d'une maladie, qui demande un traitement de fond et au long cours.

5. Le mardi 17 mai 2011, 19:27 par LGV

Tout à fait d'accord, et les exemples des effets pervers des quotas sont nombreux : en Roumanie des chaises d'université réservées aux Rroms sont vides, faute de candidats, même exemple en Inde (pour d'autres raisons). Les quotas ne respectent plus un accès aux postes par mérite (que se soit à l'école ou dans les milieux pro). C'est corriger un problème avec un autre problème ; ou effectivement, "casser le thermomètre..."

6. Le jeudi 19 mai 2011, 15:09 par Laratapinhata

A la lumière de l'actualité récente, on peut se demander si l'absence des femmes en politique n'est tout simplement pas la conséquence du harcèlement sexuel, soft ou pas, assez répandu , découvre-t-on, dans ce milieu. On comprend mieux aussi pourquoi la plupart des femmes dans les partis traditionnels, sont des filles de, femmes de, ou soeurs de... Celles-ci bénéficiant peut-être d'une protection masculine qui leur épargne cet outrage.