Crapaud mon bel ami

Deux billets le même jour? Eh oui.

Je remonte à l'instant du jardin, toute émue: je viens de voir un crapaud nager dans la mare. Il était là, tout près de moi, sa tête affleurant l'eau. Je crois qu'il s'apprêtait à sortir. Mais il m'a vue, il a fait demi tour et a disparu dans l'eau trouble. Je suis restée longtemps à le guetter, inutilement.

Bon, un crapaud dans une mare, me direz-vous, c'est plutôt banal, pas de quoi en faire un plat. Mais vous comprenez pas? C'est le premier crapaud dans une mare qui n'a que quelques semaines. Elle est même pas finie! J'en suis encore à aménager les abords. Je couvre, jour après jour, selon mes envies et mon courage, le plastique noir du liner sous des touffes d'herbe prélevées ça et là avec leurs racines, en espérant qu'elles voudront bien se stabiliser et s'installer. Parmi les herbes choisies, il y a la menthe sauvage, elle apprécie l'eau et se contente d'une couche de terre peu épaisse. J'ai repéré aussi, il y en a pas mal dans les coins herbeux de mon jardin, une petite rampante nommée lysimaque nummulaire. Ses tiges discrètes se glissent entre les herbes, elle ne se fait remarquer, si peu, que par ses petites fleurs jaunes, mais la mienne fleurit peu. Elle peut devenir couvrante si on lui laisse de la place (une pierre, une bordure en béton). Elle aime bien l'eau, où elle devient flottante. La plante idéale en bordure d'une mare sur plastique qui essaie de camoufler son caractère artificiel. J'attends de voir si elle tiendra ses promesses.

Comme le terrain est pentu, je commence à stabiliser les berges du côté remblai, en y plantant des touffes de marguerites, des tiges de saponaire, bref des plantes sur lesquelles on peut compter pour empêcher le glissement de la terre. J'ai semé cet été de la salicaire, qui aurait fort belle allure en compagnie des iris jaunes, déjà installés près du déversoir. Malheureusement, mon semis a coïncidé avec une vraie explosion d'herbes sauvages, juste après la première pluie qui a suivi la sécheresse: mon jardin était devenu brusquement tout vert, couvert de minuscules plantules: on aurait dit que la sécheresse avait mis les graines dans des starting-blocks. Et comme j'ignorais à quoi ressemble la salicaire quand elle vient de germer, le désherbage précoce était impossible. Face à cette armée de concurrentes, la salicaire, je crois bien, a capitulé. Si je veux en planter cet automne, il me faudra en trouver en jardinerie.

En jardinerie, je vais y aller, de toutes façons: il me faut un nénuphar. Celui qui fait de grosses fleurs blanches. Je compléterai par deux ou trois bricoles, pas trop. Juste encourager la nature, en lui laissant le plus de place possible.

Pour "mon" crapaud (il était énorme, je crois bien que c'était une crapaude), j'ai installé également la souche tarabiscotée d'un vieux plant de cassis qui végétait au mauvais endroit et qu'on a dû arracher en creusant le trou. Un tas d'herbes sèches complétera l'abri. Je veux qu'il elle sente que dans ce jardin elle est la bienvenue. Je ne voudrais pas que notre première rencontre qui l'a effrayée lui ait donné mauvaise opinion de moi.

Commentaires

1. Le dimanche 18 septembre 2011, 19:22 par Anne-Marie

Comme je comprends, j'ai aperçu cette semaine la première grenouille de l'étang aménagé au printemps, il y avait déjà les libellules. Que du bonheur.

2. Le dimanche 18 septembre 2011, 22:38 par cultive ton jardin

Libellule aussi, il y en avait une qui patrouillait au dessus de la mare. Une énorme, bleue et verte. Je me demande qui l'avait prévenue.