Un milliard trois cent trente millions de paysans

Un milliard trois cent trente millions de paysans...

Dont plus de la moitié, huit cent millions, ne mangent pas à leur faim.

Ils nourrissent le monde et le monde ne les nourrit pas. Comment en sommes-nous arrivés à cette absurdité? A cette monstruosité? En laissant décider pour nous ceux qui ont mis en place un système de stockage de l'argent qui permet de spolier les producteurs de toute richesse. Tout simplement parce qu'un paysan ne peut stocker longtemps ses récoltes, alors que la conservation des dollars dans les banques est quasi éternelle. Sauf quand, par accident, pfuit...

Mais c'est pas grave, on épure et on recommence, ne changeons rien, sauf à la marge, à un système aussi lucratif. Ecoutez bien, c'est déjà repartis, certains achètent, parfois FICTIVEMENT les actions tombées bien bas et se préparent à les revendre plus haut, alors qu'ils ne les possèdent même pas, le système (?) leur versera simplement la différence.

J'ai écrit "producteurs de toute richesse", certains vont objecter qu'il existe d'autres créateurs de richesse que les paysans. Réfléchissez bien. S'ils ne sont pas, au moins, nourris, tous ces gens-là, depuis les misérables ouvriers des mines d'or ou de charbon, jusqu'aux financiers de HAUT VOL (que voilà un terme bien choisi), s'ils ne sont pas NOURRIS, ils font quoi?

Commentaires

1. Le mercredi 22 octobre 2008, 09:14 par céleste

absurdement dramatique!

en inde les suicides de paysans se multiplient, piégés par les vendeurs d'OGM, et par des plans agricoles gouvernementaux débiles beaucoup d'entre eux ont sombré dans la misère alors qu'une partie des habitants du pays voient leur niveau de vie augmenter.

beaucoup d'autres quittent la campagne, leurs terres auxquelles ils sont pourtant extrêmement attachés pour rejoindre les bidons villes des cités.

comment les humains ont-ils pu être bêtes au point de torpiller l'agriculture?

2. Le mercredi 22 octobre 2008, 22:31 par La Sardine Masquée du Port

en oubliant qu'il faut du blé pour faire du pain

3. Le jeudi 23 octobre 2008, 02:44 par cultive ton jardin

Je crains que l'objectif des grandes multinationales qui nous gouvernent soit de mettre la main sur l'agriculture mondiale afin de l'industrialiser, sur le modèle de ce qui a donné dans d'autres domaines les excellents résultats que l'on sait. Mais pour cela, il faut d'abord prendre le pouvoir sur les petits paysans disséminés un peu partout et en faire des ouvriers agricoles.

Processus en bonne voie avec les différents types de monoculture (avantage, le paysan ne peut plus se nourrir lui-même et devient esclave des cours mondiaux). Avec la baisse des cours, les surfaces nécessaires pour simplement survivre s'accroissent, éliminant les petits au profit des gros.

L'appropriation du commerce des semences, le paysan ne pouvant plus reproduire lui même ses graines comme il le fait encore un peu partout, bouclera le cycle. On pourra même redonner aux paysans la propriété des terres (donc les obliger à les acheter), les ayant dépossédés de tout le reste. Mais cela implique qu'on fasse d'abord mourir de faim ceux qui résistent. Ca aussi, c'est en bonne voie.

Malheureusement, ceux qui font ça ne sont ni oublieux, ni bêtes. Mais nous, qui les avons laissé faire, oui.

Stop ou encore?

4. Le jeudi 23 octobre 2008, 17:09 par dominique

Et je viens d'entendre à la radio-bagnole, comme dans un (mauvais) rêve éveillé, qu'en ces temps de crise il est de bon ton de spéculer sur les matières premières a-li-men-tai-res.
Restera plus qu'à spéculer sur les cercueils.....

5. Le samedi 25 octobre 2008, 02:00 par vieil anar

KOKOPELLI..., ça sonne comme le chant d'un coq joyeux pour annoncer un matin qui serait radieux et la journée, de même... C'est aussi le nom d'un conservatoire de centaines de variétés de graines de toutes sortes et surtout, celles là ne sont ni hybrides, ni transgéniques, donc pas non plus stériles.. Mais tu dois connaitre, mc, et aussi Pierre Rhabbi... Il y a encore des ilôts de résistance!

6. Le samedi 25 octobre 2008, 05:40 par Otrynteus

Bien sur qu'il y a des ilots de résistance.



J'ai mis à sécher quelques mange-tout beurre d'Antonin (ce n'est pas son nom mais il ressemble à Artaud) qui vend ses légumes sur le marché. Si ça ne marche pas, je lui demanderais des graines, cela fait 20 ans qu'il les produit lui-même puisqu'elle ne sont plus commercialisées. Je ne pense pas qu'il refuse bien que ce ne soit pas son intérêt commercial.

Je les donnerais aussi et ainsi de suite.

Kokopelli est une belle entreprise mais trop centralisée donc trop vulnérable. La conservation ne se fera que dans les mains des jardiniers anonymes et dans leurs terroirs.

C'est très contradictoire avec ce que je souhaite du devenir du monde (pas de frontière, universalité des droits, etc, blablabla) et de ce qu'il est (particularisme régionaux, climat, culture, etc, blablabla).

Bref, l'universalité, fondement de notre culture (nous n'y pouvons rien) se heurte, là, tout de suite, à la finitude de la terre et à l'infini des singularités vivantes.

On a beau tenté, comme à l'école, de faire des patates pour rassembler les morceaux épars, il nous en reste toujours un bout qui ne veut pas rentrer : le singulier.

Donc plutôt que de vouloir selon l'ancien modèle créer des collectifs (des patates), favorisons donc plutôt en chacun de nous des singuliers (des petits pois).

C'est pas facile, ça isole pas du froid, c'est un moyen de lutte inefficace (pot de terre contre rouleau compresseur) mais c'est le seul qui soit sans compromis et surtout jouissif.

Promis, demain, j'arrête les pois...

7. Le lundi 27 octobre 2008, 02:23 par cultive ton jardin

@ Otrynteus:

Mais pourquoi choisir entre patates et petits pois? Et pourquoi opposer diversité et universalité? L'universalité est intéressante si on a quelque chose à partager, à apprendre les uns des autres. L'universalité, c'est le contraire de l'uniformité.

Je ne vois pas pourquoi tes semences ne marcheraient pas, si les graines étaient bien mûres et si tu les protèges des insectes.

Et si tu les répands, faut aussi faire suivre leur nom, paskya des tas de gens qui se cassent la tête pour identifier des variétés sauvegardées mais dont le nom s'est perdu. Même si tu connais pas le vrai nom, tu leur en donnes un, "mange-tout d'Antonin", par exemple, je le sens bien.

On trouve, dans "Les 4 saisons du jardin bio" des conseils pour faire soi-même ses semences, mais pour haricots et petits pois, c'est plutôt simple.

8. Le lundi 27 octobre 2008, 02:37 par cultive ton jardin

@ Vieil anar:

Mais oui, les chemins qui mènent à un monde plus humain sont divers et fleuris.
Kokopelli en est un, Pierre Rabhi un autre. Il y en a des milliers d'autres, et le chemin est aussi important que le but.

C'est une des raisons qui me font résister à l'accablement ambiant.

J'aime bien Terre Vivante parce que cette association fait de la place à nombre de ces chemins.

9. Le mercredi 29 octobre 2008, 12:46 par vieil anar

Comme il le dit sur son propre blog,(Pierre Rabhi), : "Le paysan: celui qui tient le pays et celui qui est tenu par le pays!", jolie et juste formule !

10. Le jeudi 30 octobre 2008, 14:27 par JR

Pour répondre à la dernière question, les financiers de haut vol n'ont pas besoin de ne pas être nourris pour ne rien faire.
Ça me fait penser à ce dessin de Cardon dans le Canard de cette semaine.
http://abcdetc.wordpress.com/files/...
Entre des richesses virtuelles qui fondent et de la réalité qui ne trouve plus à se valoriser, le monde a besoin de fondamentaux. Merci d'y veiller.
Sourire