Echappez à D*n*n*, faites votre yaourt

Je vais me promener quelquefois sur le blog de LGV, "Le grand village". Voilà que dans un de ses billets il nous parle de yaourt.

Il doit bien y avoir une yaourtière dans mon grenier, dans un ces innombrables cartons d'inutilités qui s'y entassent. Vous connaissez tous, cette chose bleue et blanche, avec huit charmants petits pots en plastique bien rangés autour d'un îlot central. Je parie que vous aussi, vous en avez une qui dort au grenier. On faisait sa mixture le soir, thermomètre pour faire chauffer le lait à la bonne température, mélange précautionneux d'un yaourt de la tournée précédente, voire même de ferment acheté en pharmacie pour les puristes, remplissage minutieux des petits pots, couvercle, branchement de la résistance destinée à maintenir le tout à température idéale. Le lendemain matin, on mettait les couvercles des pots qu'on rangeait sagement au frigo, satisfaction béate de la bonne ménagère.

Mais c'était l'époque où, quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse, la chose achetée avait toujours plus de prestige que la chose faite maison. Faire maison, ça faisait un peu pauvre, ça n'aurait jamais la brillance, la perfection visuelle, le goût inimitable de ces produits industriels qui s'entassaient dans les rayons éclairés a giorno des supermarchés. Mes gosses faisaient la moue. Pas le même goût. Pas assez ferme (bien sûr, "ils" rajoutent du lait en poudre, tricheurs!). Yavait des grumeaux. Ah, les grumeaux! Un jeune enfant est capable de retrouver un "grumeau" dans n'importe quelle préparation, et de le ramener juste sur le bout de la langue pour le cracher. Mais ces grumeaux là n'étaient pas assez durs pour les éliminer ainsi, il fallait, pouah, les avaler. Mes yaourts me restaient sur les bras. Je les mangeais volontiers, moi j'aimais bien leur goût assez doux et leur consistance presque liquide, mais à force, faire tout ça pour en profiter seule, ça manquait de sens. Et puis, j'ai horreur de faire la vaisselle. Les pots industriels qu'on jette après usage, c'était plus pratique, ça avait pas encore le goût vaguement coupable acquis depuis qu'on trie les poubelles et qu'on est obligés de les mettre avec le tout venant qui sera, horreur, incinéré, dioxine à la clé.

C'est comme ça que la yaourtière, après avoir longuement et inutilement encombré mes placards, est montée au grenier où je ne sais même plus la retrouver.

J'avais fait, plus récemment, d'autres tentatives, avec une cocotte minute comme isolant, et un seul récipient familial pour le liquide tiède ensemencé. Bof. Carrément liquide. Je contrôlais la température au pifomètre et ça le faisait pas. Avec son billet sur D*n*n*, LGV m'a relancée dans les expérimentations aléatoires. Et là, je crois que j'ai tout bon!

J'utilise ma cocotte minute, la grosse, celle de huit litres dont je me sers plus que pour cuire à la vapeur de grosses platées de pomme de terre quand on est nombreux. Elle doit avoir une quarantaine d'années, plus durable ya que la fonte! Mais voilà, elle est en alu, vice impardonnable. Heureusement, j'ai toujours été très mauvaise ménagère, et ma cocotte n'a jamais eu la brillance dont sont fières certaines de mes copines. L'alumine qui recouvre l'alu me vaudra peut-être ainsi qu'à toute ma familles, nourrie S*b-Alu des années durant, d'échapper à Alzeimer (Aloïs de son prénom). Je fais chauffer de l'eau dedans, aux deux tiers de la hauteur. Pas de thermomètre, je demande à mon petit doigt, j'éteins le feu dès qu'il commence à me dire "ça brûle".

Pendant que ça chauffe, je prends un grand bocal en verre, celui des cornichons achetés régulièrement à C*rr*f**r, ben oui, personne n'est parfait et surtout pas moi. Je verse dedans un yaourt, je mélange avec un litre de lait froid (bio, le lait, et il vient de la coop bio, non mais...). Je mets mon bocal dans la cocotte pleine d'eau chaude, je ferme, j'attends. Simplicité, rapidité, paresse.

Tout ce que j'aime!

Et, miracle, le résultat plaît.

Commentaires

1. Le samedi 19 juin 2010, 13:16 par LGV

Merci pour le lien ! Je suis heureux d'avoir motivé un nouvel essai, surtout si celui-ci est probant. Notre méthode pour que notre fils mange sans rechigner nos yahourts maison : il nous aide à mélanger le yahourt et le lait, il participe et ainsi il mange ce qu'il a fait.
Très bon article bien écrit. C'est un plaisir de te lire, en espérant que ton expérience fasse des émules...

2. Le samedi 19 juin 2010, 13:57 par cultive ton jardin

Oui, bonne idée de faire participer les enfants, je vais faire de même cet été avec mon petit fils, il va adorer. En tant que mère, je n'avais pas toujours cette patience.

3. Le samedi 19 juin 2010, 17:08 par malijaï

Ça fonctionne sans faire cuire le lait d'abord? Je vais essayer, parce que chez nous je n'en fais plus car il disparait 2 fois plus rapidement que celui qui est acheté, et du coup on manque toujours de lait à la maison ...

Juste une remarque, il n'est pas nécessaire de se priver d'utiliser des casseroles en aluminium, ce lien entre Alzheimer et alu tient de la rumeur plus qu'autre chose. voir ça: http://www.alzheimer.ca/french/disease/causes-alumi.htm[]

4. Le samedi 19 juin 2010, 18:24 par cultive ton jardin

J'ai fait ça avec du lait stérilisé, je suppose qu'avec du lait cru il faudrait d'abord le faire bouillir pour éliminer les ferments indésirables.