Le tour du lac à la nuit tombée

Il faut que je fasse quelque chose, tout le monde continue à me consoler alors que le moral est remonté très vite après mon dernier texte. L'overdose de kivoussavé a cessé: il a dû se calmer un peu, et ses tristes fantaisies ne passent plus le mur du çon, je veux dire les infos sur TV5 Monde.

On a enfin trouvé un appartement. Plus loin du centre qu'on n'aurait souhaité, mais dans un quartier populaire, un peu bruyant, mais d'un bruit vivant, chaleureux: murmures de voix quand les restos se remplissent, chants d'oiseaux en cage ou en liberté, clairon du coq aux aurores. Comme il est sur une presqu'île, les grands axes de circulation nous évitent, nous épargnant l'obsédante musique des klaxons. Il est tout en haut d'une maison vietnamienne rénovée de frais, (de très frais, la cloison de la salle de bains prend l'eau!) avec des fenêtres sur les quatre côtés, clair et même carrément lumineux avec des stores jaune poussin qui imitent à merveille le soleil aux abonnés absents: quatre jours en un mois et demi... Vue sur l'incroyable désordre des toits, un petit square, la pagode du coin de la rue, et le lac en arrière plan. Pas mal de verdure, même si tous les arbres n'ont pas encore retrouvé leur feuillage.

On s'habitue, on s'imprègne. Hier soir, en faisant le tour du petit lac, on s'est dit tout d'un coup: « on n'entend plus les klaxons ». Et on s'est mis à les entendre, preuve qu'ils étaient toujours là.

Le tour du petit lac (car il y en a un très grand juste séparé du nôtre par une digue), c'est environ une heure de promenade tranquille. Au bord du lac, de très jolies tables basses, très basses, environ 20 cm de haut, posées sur des nattes, attendent les clients. Les mêmes tables, en face, devant les restos. Très vite, ça se remplit, des familles avec enfants, des jeunes en groupe, c'est la sortie du samedi soir. Les petits restos se succèdent, assez semblables, tout le long du quai. Comme on a déjà mangé, on testera une autre fois. Dommage, mes habitudes occidentales et surtout mes vieux os s'accommodent mal de la position accroupie qui est si naturelle aux gens d'ici, j'ai beaucoup de mal à me déplier en fin de repas.

Nous voici sur la digue. La circulation motorisée se fait dense, les klaxons aussi. Les restaurants sont plus grands, moins nombreux, moins populaires, tables hautes, terrasses au bord du lac, ou carrément sur un ponton, plantes en pot, plantes grimpantes, ce doit être sympa également le jour. Nous traversons en douce, par l'arrière, un immense restaurant de plein air qu'on nous a recommandé, encore un à tester. La sortie sur l'avenue se fait par un beau portail en fer forgé. Des grilles ouvragées, de plus simples, des tout à fait banales (genre grilles en accordéon qui fermaient chez nous les boutiques des années 50), on en rencontre à chaque pas ici.

En face, un bâtiment illuminé comme un arbre de noël par des guirlandes qui suivent les lignes de la toiture: c'est en fait un très gros bateau, amarré au quai et transformé en restaurant haut de gamme. Celui là ne nous a pas été recommandé: trop cher, moins bon?

Nous voici de l'autre côté du lac. Un petit jardin suit toute la berge. Avec des bancs publics, et des amoureux qui s'y bécotent. Brassens était-il passé à Hanoi? Il y a des pédalos, sur le lac, qui font semblant d'être des cygnes. Des amoureux s'y bécotent sans doute aussi (ou plus si affinités?) y trouvant avec la nuit une intimité inespérée...

De retour sur notre presqu'île, nous faisons un détour par la pagode. Une photo sur Google Earth nous intrigue: où ont-ils photographié cette pelouse verdoyante, presque fluo? De nos fenêtres, on peut y admirer un arbre magnifique, mais on ne voit pas bien où pourrait se nicher la pelouse. On zieute par derrière, à travers la porte à claire-voie, on distingue une cour, mais elle est pavée, avec des plantes en pot, un arbre plus modeste que celui de devant, et pas la moindre trace de gazon. Sur le côté, une maison tout à fait ordinaire semble comme incrustée dans les bâtiments de la pagode, qui recommencent après, à peine dérangés par cette interruption. C'est pas vrai, ya même pas de gazon!

Google Earth, c'est des tricheurs!

Commentaires

1. Le vendredi 4 avril 2008, 12:21 par cultive ton jardin

Eh non, ce n'est pas un geste de mauvaise humeur qui a fait disparaitre les commentaires de ce billet et du precedent, mais une fausse manoeuvre...

Je fais mes excuses aux effaces par erreur, je sais pas si je peux les recuperer, il me semble que non.

Je suis pas chez moi, donc un peu troublee, mais je rentre bientot.

2. Le lundi 7 avril 2008, 10:41 par Ga(i)elle

C'est étonnant de découvrir tant de nouveaux commentaires dans mon agrégateur, sur de vieux billets en plus... alors qu'en fait je les ai tous lus. Ils sont redevenus "Non lus" :o) Ca donne l'occasion de relire tes premiers posts...

3. Le samedi 12 avril 2008, 17:32 par seb musset

Faut continuer. très intéressant ;)

4. Le jeudi 17 avril 2008, 10:27 par cutive ton jardin

Ga(i)elle, tu peux préciser? je ne suis pas très calée en bloguitude et il me semble que tu fais référence à quelque chose que j'ignore: c'est quoi un agrégateur?