Protéger l'enfance.. est devenu illégal, dans certains cas

Je reproduis ici, sans plus de commentaires que quelques "mises en relief", un article paru dans le Dauphiné Libéré du 15 juin.

C'est un véritable SOS que que le Réseau Education Sans Frontières et le Comité de Parrainage Républicain ont lancé au Conseil Général de l'Isère. Plus d'une centaine de familles dans l'Isère seraient aujourd'hui dans une situation des plus délicates. Il s'agit de personnes, le plus souvent avec enfants, qui ont une première fois été déboutées du droit d'asile mais qui ont fait appel de cette décision.

"C'est dramatique. Ces personnes se retrouvent à la rue, sans ressources, sans possibilité légale d'en demander ou d'en bénéficier. Elles sont dans une zone d'attente totalement floue. Elles ne sont pas dans l'illégalité totale, pourtant elles sont sans droits."

Inquiets que le Conseil Général décide de ne plus accorder de prise en charge aux enfants et à leurs familles, les membres de ces associations ont donc rencontré trois élus du Département, José Arias, Brigitte Périllié et Christine Crifo.

Ces derniers ont expliqué que "le durcissement par l'Etat des conditions d'obtention du droit d'asile sans véritable politique d'accompagnement avait placé les demandeurs d'asile dans des conditions très difficiles et les collectivités locales dans des situations d'autant plus délicates qu'elles sont les premières interpellées sans pouvoir intervenir. Les aides apportées aux déboutés du droit d'asile, non seulement ne relèvent pas de leur responsabilité mais constituent un délit au regard du code des étrangers."

Mais un code qui entre en conflit avec le code sur la protection de l'enfance, dès que les familles se retrouvent à la rue. C'est pourquoi les élus ont demandé à leurs agents d'examiner avec "attention et humanité toutes les situations individuelles sur lesquelles ils seraient alertés", notamment les situations impliquant des enfants. Ils ont aussi annoncé que le Conseil Général venait de décider de financer à hauteur de 20% trois centres d'hébergement et de réinsertion sociale à Grenoble, Vienne et Bourgoin-Jailleu.




Paru dans le DL du 15 juin 2008, sous la signature de Ev. M.

Commentaires

1. Le mercredi 18 juin 2008, 10:25 par Christine

Dans mon département, le Préfet a décidé que les CADA (centres d'accueil des demandeurs d'asile) n'accueilleraient plus les familles avec enfants.

Forcément, on sait que quand il y a des enfants, on n'arrive pas à expulser tranquille.