Lundi, des patates, mardi des patates...

Je me suis régalée du billet d'Agnès, et comme j'ai évoqué chez elle l'éventualité d'un billet sur la culture des pommes de terre pour "entrer en jardinage" quand on est un néophyte complet, je vais essayer de m'y coller.

Il faut d'abord que je vous raconte mes propres débuts en jardinage.

Il y avait 200 mètres carrés de terrain devant la maison de mes parents. Ce terrain, autre fois cultivé assidûment par mes grands parents, puis par un de mes oncles, était devenu une vague pelouse, envahie d'herbes non désirées. Je refuse le terme de mauvaises herbes, comment une herbe pourrait-elle être mauvaise? Un genre de terrain vague, les broussailles en moins car mon père tondait sans doute de temps en temps. Et les fleurs en plus, muguet, rosiers, des vivaces qui avaient sans doute survécu d'une époque plus faste.

A l'adolescence, je me suis mis en tête de remettre tout ça en place, on ne doute de rien, et heureusement, à cet âge. J'ai donc vaguement béchoté un carré de terre lourde et argileuse. Epuisée devant mon carré de boue qui devait bien faire un mètre carré de surface, mais euphorique quand même, je me suis acheté un paquet de graines de pensées. Je n'avais pas encore lu Prévert, ce qui explique ce choix désastreux.

Je les ai vaguement répandues sur la terre, et, comme mon petit fils le jour où nous avons semé ensemble des carottes, je suis revenue voir le lendemain ce qu'il en était. Puis le surlendemain, et encore le jour d'après. J'ai eu plus de chance (?) que mon petit fils, car très vite de vigoureuses et exubérantes touffes ont couvert mon mouchoir de poche. Relisant ce qui était écrit sur le sachet de graines "repiquer quand les plants ont atteint la grosseur de...", je les ai soigneusement repiqués, ces plants inespérés, et ils ont prospéré au delà de toute attente.

Jusqu'au moment où ils ont fleuri. Jaune. Des boutons d'or. Pour apprécier le dénouement, il faut savoir que le bouton d'or est une plante très envahissante dans les sols lourds. Elle y fait des touffes énormes, et surtout elle va à dame, comme les fraisiers, mais bien plus vite, c'est à dire qu'elle fait des stolons qui, après avoir un peu hésité en l'air sur le choix de leur prochain domicile, s'enracinent à 50 centimètres du pied mère, pour stolonner à leur tour. Une plante qui marche, en quelque sorte, mais qui reste en place en même temps.

Le terrain que j'avais "bêché" en était envahi, de ces renoncules, et ne connaissant rien au travail de la terre, je m'étais contentée de les enfouir, ce qui les a sans doute contrariées, sans plus. J'ai appris à les aimer, depuis. Elles prolifèrent sur les sols lourds, en effet, mais elles les allègent, et pourvu qu'on travaille une terre assez ressuyée, c'est à dire qui a perdu l'essentiel de son humidité sans être trop sèche, elles s'arrachent assez facilement, et comme elles ne tolèrent guère la concurrence, aucune autre herbe ne s'est infiltrée dans les interstices. Des jardinières auxiliaires, en quelque sorte.

Pourtant, ce jour là, je n'avais pas la sérénité acquise avec l'âge, et j'ai haï ces innocentes fleurs. Je me suis saisie d'un de ces plants, je l'ai planté tête en bas, racines en l'air, na! et j'ai pu admirer la force de vie de la nature: la plante se recourbant lentement, ses racines ont fini par toucher le sol et par s'y fixer... une plante à stolons, n'est-ce pas, ça a de l'expérience.

Quant aux pensées... quelles pensées?

Leçon de jardinage numéro un: désherber très soigneusement la terre qu'on travaille, n'y laisser aucune herbe susceptible de revivre, et surveiller le terrain dans la quinzaine suivante, pour arracher celles qui auraient quand même survécu. En général, éviter de semer des graines dans une terre travaillée pour la première fois, préférez le repiquage de plants déjà démarrés, moins fragiles, et par dessus tout la pomme de terre. La pomme de terre est une nettoyeuse de sol.

Je creuse un sillon profond de 10 à 15 centimètres, j'y place, germe vers le haut, ou couché à l'horizontale si le germe n'est pas sorti, un tubercule tous les 30 ou 40 centimètres. 50 à 60 centimètres entre les sillons. J'attends. Le jardinage est fait de beaucoup d'attente. En une semaine ou deux, vous voyez apparaître de petits plants, puis des touffes. Premier désherbage quand les touffes ont une quinzaine de centimètres de haut. Eh oui, encore désherber. Toujours désherber. Car vous avez soigneusement enlevé toutes les herbes déjà sorties. Mais les graines? Il y en a des milliers (des milliards, puisque ce chiffre est celui que j'entends prononcer le plus souvent ces jours-ci), et elles vous sont reconnaissantes d'avoir bien travaillé la terre qui jusque là était trop envahie et trop dure pour leur permettre de pointer leur nez. Et expérience faite, il vaut mieux leur régler leur compte quand elles sont à l'état de plantules, une tige blanche et deux minuscules cotylédons, que d'attendre qu'elles aient ancré dans le sol des racines profondes. Ce premier désherbage peut se faire très rapidement au râteau, et, comblant en même temps le sillon, il ramène la terre autour des jeunes plants, ce qui leur fait chaud au coeur.

Une ou deux semaines de plus, les plantes ont encore grandi. N'attendez pas trop, c'est le moment de butter. Pas de buter, de butter. c'est à dire de ramener une butte de terre autour des plants, sinon, comme les pommes de terre poussent assez près du sol, elles sortent et verdissent. Les patates vertes, c'est amer, et c'est toxique.

En grandissant, les plants s'étoffent jusqu'à former un couvert assez dense pour que désormais vous n'ayez plus trop besoin de désherber. Vous pouvez d'ailleurs vous payer le luxe de laisser pousser les herbes que vous aimez. Il y a de très jolies sauvageonnes qui ne nuisent guère aux plants déjà grands. Je les laisse pousser, même parfois grainer. J'ai poussé le raffinement jusqu'à introduire volontairement des plantes qui se ressèment spontanément, souci, bourrache et qui sont du plus bel effet dans un bête carré de patates. La fleur de la pomme de terre ne manque pas elle-même de charme, regardez-la de près, elle le mérite.

Des doryphores? A 1000 mètres d'altitude, je n'en avais jamais. A 500 mètres, quelques-uns font leur apparition. vous voyez d'abord de superbes insectes comme d'énormes coccinelles, rayés de jaune et de noir. Ils sont sortis de la terre où ils avaient séjourné sous forme de nymphe. Ils se sont dépêchés de pondre de petits oeufs jaunes, par dizaines, au revers des feuilles, pour vivre heureux vivons cachés. Puis de minuscules larves marrons pointillées de noir apparaissent, qui grossissent, qui grossissent, tu m'étonnes, vu comme elles s'empiffrent! En grand nombre, dans les monocultures sans cesse répétées au même endroit, elle pouvaient dévaster un champ. D'où le succès de ces insecticides dont nous peinons aujourd'hui à débarrasser notre environnement. En dévorant les feuilles, elles privent de nourriture les tubercules. Mais avant d'en être là, vous aurez ramassé et écrasé (beurk, mais bon, faut ski faut) ces mignonnes bestioles.

Enfin, il y aura la récolte. En précoce, lorsque le plant est encore vert, pour les soirées d'été où on a plus envie de rêver que de faire la cuisine. Deux kilos de patates cuites à la vapeur, avec du beurre, du fromage blanc, une sauce au yaourt est aux herbes, ou toute autre idée de votre choix, voilà de quoi nourrir une tablée d'amis. Sur le sac de semences que vous aviez acheté, il y a généralement les deux chiffres: le nombre de jours pour la récolte précoce, et celui pour la récolte conservation. Si vous avez, pourquoi pas, planté en début de printemps les vieilles patates rabougries et germées que vous n'aviez plus envie d'éplucher, vous verrez bien en gratouillant au pied d'un plant, si la pomme de terre que vous mettez au jour est encore très pâlichonne et pas bien grosse ou si elle commence à ressembler à ce qu'elle doit être. Pour la conservation (mais je doute qu'il vous en reste, c'est si bon et si facile) ce sera plus tard, quand le plant est quasiment mort. N'attendez pas trop, il faut que quelques tiges brunies vous indiquent encore l'emplacement, pour, d'un coup de croc bien placé, arracher d'un bloc la touffe sans transpercer les tubercules. Les moins adroits pourront préférer la bêche qu'on plante à 15 centimètres. Laissez "ressuyer" votre récolte sur le sol une journée, placez en cagettes dans un endroit sain et sombre.

Ne laissez pas le terrain bouleversé avec des creux et des bosses, les limaces adorent ces crevasses pour y pondre leurs oeufs, et si elles ne font, en quantité raisonnable, guère de tort aux patates, elles pourraient être meurtrières pour votre culture de l'an prochain.

Vous aurez bien compris que c'est par un abus de langage que j'ai prétendu que les pommes de terre "nettoient" la terre. Mais on entend bien dire, sérieusement, que l'argent "travaille". En réalité c'est vous qui en plantant, désherbant, buttant, récoltant les pommes de terre avez nettoyé ce petit carré sur lequel, l'an prochain, vous allez pouvoir cultiver autre chose. Tandis que, sur un nouveau carré, vous cultiverez de nouveau... des pommes de terre!

Commentaires

1. Le mercredi 15 octobre 2008, 14:42 par le gabian

J'ai les patates rabougries et germées, tu viens de me donner l'envie de m'y mettre... Ah ben zut, manque plus que le jardin, tiens ! :-)

2. Le mercredi 15 octobre 2008, 15:05 par cultive ton jardin

Et puis, c'est pas tout à fait la saison. Quant au jardin, ya pas une pelouse pelée de HLM dans tes environs? Ou alors une maison de campagne dans les cévennes?

Sinon, on peut cultiver plein de choses sur son balcon, mais des patates, je crains que non. Sauf pour amuser les enfants: un grand pot (25 à 30 centimètres de diamètre), une patate enfouie pas trop profond, au printemps bien sûr, reste plus qu'à attendre la fin de l'été.

Pas de quoi en faire un plat, mais bon...

3. Le mercredi 15 octobre 2008, 15:34 par Otrynteus

C'est pas la saison de planter mais par contre c'est la saison de bêcher si on veut faire à la peau aux herbes pas si mauvaises que ça mais beaucoup plus vivaces que nos bons légumes.

Sinon la patate, c'est bon, mangez-en, mais la monoculture, c'est pas très sexy. Chez moi, la première année, les petits pois et les haricots ont poussés et "donnés". Comme pour les pommes de terre, le travail de la terre et un feuillage abondant permet de "nettoyer" le sol. Pour le reste ça pousse quand même avec un peu plus de boulot de désherbage...

Bon allez, il ne pleut pas, une petite heure de bêchage...

4. Le mercredi 15 octobre 2008, 16:18 par cultive ton jardin

Oui, tu as raison, bêcher , ou plutôt "greliner" maintenant, c'est bien.

Pour le nettoyage du sol, ya pas que les patates, mais j'ai choisi ça parce que c'est une culture qu'on peut difficilement rater.

Pas d'oiseaux pour bouffer les graines, les limaces ne leur font pas trop de tort. On peut récolter un peu quand on veut entre le début et la fin de l'été. Elles pardonnent beaucoup au jardinier débutant.

Sinon, je suis entièrement d'accord, la monoculture est à bannir.

5. Le mercredi 15 octobre 2008, 16:37 par Ga(i)elle GrosCâlin

Ah, si j'avais un jardin. Yen a bien un chez mes parents, mais mon paternel préfère s'obstiner à y cultiver des tomates (ça fait deux ou trois ans que ça lui donne plus de souci que de fruits), des courgettes, des aubergines, des potirons (beurk) plutôt que des patates. Faut dire que ma Môman préfère les légumes aux féculents, je peux comprendre... M'enfin, des bonnes patates... :o) surtout avec du fromage blanc salé poivré et herbé... Hmmmmm...

Pas très loin ya une association qui plante des fleurs sur les talus le long du mur d'un ancien château, et je crois qu'elle envisage de faire un jardin partagé derrière, en plein Lyon 5è...

6. Le mercredi 15 octobre 2008, 17:39 par cultive ton jardin

L'an dernier, dans mon village, personne n'a récolté de tomates sauf une dame qui avait couvert ses plants, et, d'après Les quatre saisons du jardin bio, c'est effectivement la seule technique qui a permis cette année là des récoltes correctes de tomates.

Cette année, dans le jardin de mon fils qui assurait l'intérim en mon absence, seuls les plants de tomates des Andes achetés à Terre Vivante ont échappé à la maladie.

Tu vois que ton père n'est pas le seul. Les pommes de terre, c'est vrai que ça prend de la place, et je n'en cultivais pas avant, avec l'idée que toutes les pommes de terre se ressemblent. Mais c'était faux, rien de commun entre celles du commerce et celles de ton jardin.

Tu peux peut-être soutirer à ton père une simple rangée, une dizaine de plants, pour le convaincre?

7. Le jeudi 16 octobre 2008, 06:57 par La Sardine Masquée du Port

L'année dernière, comme je perdais mon temps le mercredi à accompagner ma fille presque toute la journée faire du cheval dans les collines, j'ai nettoyé un p'tit bout de terre derrière le club équestre.
Sans vraiment d'outils, pas d'arrivée d'eau à moins de deux cents mêtres et aucune connaissance de rien.

Ben, ça a poussé quand même...les légumes c'est magique, tout d'un coup, tu deviens plus fort que Superman et les courgettes deviennent plus belles ... :-)

8. Le vendredi 17 octobre 2008, 11:10 par céleste

quand j'étais enfant j'aidais mon père et mon grand-père au jardin!

j'adorais
à l'adolescence tout a changé j'ai délaissé le jardin et donner un coup de main est devenu une punition.

puis je suis partie, mon père a toujours un potager et chez eux on en mange toujours les produits;

je n'ai certainement pas oublié le jardinage, il faut juste réactiver...

et ça fait déjà un moment que j'y pense, pour le prochain lieu de vie.

j'en ai marre de la ville

9. Le vendredi 17 octobre 2008, 11:12 par céleste

pfffff j'oubliais
ton texte est à archiver, à publier dans un manuel en ligne de jardinage

10. Le vendredi 17 octobre 2008, 13:16 par Westmalle

Aaaah les patates...

Des années maintenant que je fais tous les ans des "opérations patates" dans le jardin de mon grand-père, sous son oeil sévère qui veille à ce qu'avec mon père nous fassions de belles lignes droites. Une année, on avait été un peu légers et les rangs partaient un peu de travers, voire se rejoignaient pour certains : les voisins ne s'étaient pas privé de se moquer, et mon grand père en avait été visiblement blessé ;-)

En te lisant une nostagie me prend : cette année la récolte s'est faite sans lui, et c'est certainement la dernière, ma grand-mère ne pouvant rester seule dans cette maison au fin fond de la campagne.

De toute façon, planter des patates, semer des carottes ou des radis dans ce grand potager n'aurait plus le même goût sans la surveillance de ce jardinier pointilleux, qui me rappelait sans cesse la fois où j'avais eu la négligence de planter les échalottes à l'envers...

Ce qu'il était pénible parfois, mais qu'est-ce que c'était drôle :-)

11. Le vendredi 17 octobre 2008, 16:03 par cultive ton jardin

Mon grand père aussi avait un jardin au cordeau, pas un brin d'herbe qui dépasse. Sa seule fantaisie, les plants d'arroche belle dame rouge qu'il autorisait à pousser de ci de là où il leur plaisait, et qu'il laissait grainer à l'automne.

C'est lui qui m'a initiée, en me donnant les plants de tomates et de salades que je repiquais ensuite dans le jardin familial abandonné aux herbes folles.

12. Le lundi 20 octobre 2008, 00:41 par vieil anar

Ma chère mc, souvent j'oublie d'aller te lire et surtout entre les lignes, c'est promis j'l'f'rais plus!!
J'ai un carré potentiel de jardin, à côté de chez moi de 350 m2, que par manque de temps et de courage je ne cultive plus , je sens que la nécessité,(une agréable et besogneuse nécessité) va me pousser très bientôt à m'y remettre... C'est bien que les herbes soient folles, les hommes ne le sont pas assez...!

13. Le lundi 20 octobre 2008, 01:54 par cultive ton jardin

350 m2, mais tu as de quoi nourrir une famille nombreuse! et tu t'y mets "très bientôt"? Tout de suite?

Je te propose de pailler et bâcher 25 m2 pour commencer. Rajoute à la paille un peu de crottin de cheval. Pour un meilleur résultat, arrache l'herbe et mélange la à la paille sous la bâche.

Et attends le printemps. En faisant ton compost: un coin à l'ombre où tu déposes tout ce qui est "biodégradable", autant de moins pour nos poubelles. Tu pourras brasser tout ça au printemps.

14. Le lundi 25 mai 2009, 12:11 par Ga(i)elle

Euh... mon papa s'est mis aux patates... et aussi aux doryphores !! On se demande d'où ils débarquent, mais bon... Alors non, pas d'autre moyen de sorcière / grand-mère / bonne femme que d'écraser les doryphores pour s'en débarrasser ? Parce qu'il semblerait que le doryphore coure (ça fait bizarre, hein, le subjonctif ?) plus vite que mon papa ;o)

15. Le lundi 25 mai 2009, 20:29 par jardin

Je faisais ça pour mon grand père autrefois, on fait tomber la bestiole dans une boite. Sinon, effectivement, une fois qu'elle s'est laissée tomber, pas facile de la retrouver. Il faut agir aussi en amont: chercher les oeufs (ils restent sagement collés au dos d'une feuille) et les larves, de petits machins ventrus, marron décoré de deux lignes de pointillés noirs, qui grossissent à vue d'oeil à mesure que disparaissent les fanes de patates.

Ecraser, ça te semble barbare? Ya pas bien le choix, faut assumer.

D'où ils débarquent, c'est bien simple: ils passent l'hiver en terre sous forme de nymphe et sortent au printemps... pour pondre.

Le grand cycle de la vie, quoi!

16. Le jeudi 28 mai 2009, 10:47 par Ga(i)elle

Qu'ils sortent de terre, soit... mais y a jamais eu de patates dans le jardin avant !

"Maître Doryphore, par l'odeur de patates alléché,
Se trouve soudain dans les parages"...

17. Le jeudi 28 mai 2009, 17:57 par jardin

Eh, mais, ça a des ailes, un doryphore. S'il trouve pas de patates en sortant, il en cherche. A l'odeur? Probable.

Par ailleurs, c'est vraiment un problème quand ils pullulent. Et sur une petite surface, c'est pas dur de les empêcher de pulluler.